L’ennéagramme est l'une des méthodes de connaissance de soi les plus utilisées aujourd’hui. Et elle remonte à… 4500 ans ! Au fil des siècles, l’ennéagramme (du grec ennea : « neuf » et grammos : « mesure ») a été pensé et façonné à partir de l’observation attentive des comportements humains. Il s’agit d’une étoile à neuf branches, représentant neuf types de personnalités, neuf « tendances » qui cohabitent en chacun de nous. Transmis par voie orale, et de façon secrète, il a ensuite été développé par les soufis. Au XXe siècle, il a été introduit en Occident par le maître spirituel Georges Gurdjieff (1872-1949), qui l’utilisait pour mieux cerner la personnalité de ses élèves et apprendre à chacun d’entre eux comment se situer plus précisément dans son évolution.
C’est au cours des années 1960 que le psychologue Oscar Ichazo et le psychiatre Claudio Naranjo, d’origine chilienne, l’ont adapté à la psychologie contemporaine. Depuis une bonne dizaine d’années, l’ennéagramme est devenu un outil de connaissance de soi et de développement personnel de plus en plus prisé des psys américains – qui l’utilisent en complément de certaines thérapies –, des cabinets de recrutement, des coachs en entreprises.
L’Ennéagramme propose deux applications : mieux se connaître et mieux comprendre l’autre.
L’enfant naît nature, en contact avec l’essence, c’est-à -dire dans un état où il a librement accès à tous les comportements possibles.
Puis, confrontés au monde, nous développons un mécanisme de protection, une stratégie afin de nous adapter au mieux à notre environnement. Comme cette stratégie est la plus sécurisante possible, nous choisissons de la répéter, jusqu’à ne plus utiliser qu’elle, au détriment des autres possibles. Ce comportement récurrent, c’est notre personnalité.
Adultes, nous sommes le plus souvent restés figés sur notre point de vue : nous continuons à vivre avec des protections, avec des carapaces qui nous rassurent inconsciemment, mais qui nous empêchent de développer l’ensemble de nos possibilités.
Avec le temps, nous développons une vision du monde, des valeurs et des croyances qui dépendent de notre facette dominante. Le temps passant, nous ne voyons plus le monde extérieur qu’avec les certitudes de notre point de vue, et nous oublions les autres facettes de nous-mêmes. Nous nous privons ainsi de nombreux potentiels.
Prendre conscience de sa facette dominante, c’est commencer à se recentrer et rouvrir l’accès aux autres facettes, aux autres possibles.
Depuis que nous sommes nés, nous sommes convaincus que notre point de vue est le seul valable et, quand l’autre perçoit une réalité différente, nous considérons qu’il a tort et que nous avons raison. L’Ennéagramme nous propose de sortir de notre « boîte » et d’écouter l’autre « de son point de vue »